Gemma a vu le jour un certain dix-sept décembre, à l’hôpital Ste Mangouste de Londres. Ce fut un jour merveilleux pour ses parents, Deborah et Robin Floyd. Deborah était une sorcière ayant fait ses études à Poudlard, et travaillait pour la Gazette dans sa jeunesse. Robin, lui, était un moldu ingénieur, et savait tout de la magie. Il était d’ailleurs fasciné par ce monde, et adorait voir sa femme effectuer quelques sortilèges.
Un an plus tard naquit Maryana. Alors que Gemma avait été un bébé calme, ne pleurant que rarement, sans faire de caprices, Mary, elle, pleurait régulièrement en étant bébé, généralement pour rien.
Les deux sœurs grandirent dans une ambiance joyeuse, avec deux parents qui s’aimaient. Mais elles… elles s’aimaient, bien sûr, lorsqu’une des deux avait un souci, l’autre l’aidait généralement. Mais discrètement. Aussi, cela était-il régulièrement arrivé que, Gemma se faisant chahuter par des élèves à l’école primaire (on se moquait souvent de ses cheveux fous et bouclés), Mary intervienne avec sa supériorité naturelle, pour signaler aux autres qu’une remarque de plus et elle les enverrait en enfer. Et, dans le sens inverse, Gemma faisait la part de ménage de sa sœur malade.
Mais, trop différentes l’une de l’autre, il arrivait régulièrement qu’elles se fâchent, sans grande gravité, mais avec des mots dépassant parfois la pensée.

Les dix (neuf pour Mary) premières années de leur vie furent stables, jusqu’au jour où Déborah, la mère des deux enfants, disparut brutalement. Leur père essaya de leur faire croire qu’elle avait été tué par les adeptes du Seigneur des Ténèbres car elle était mariée à un moldu. Mais même à neuf ans, Mary avait une intelligence exceptionnelle, et dit à sa sœur que, de toute manière, si cela avait vraiment été les mangemorts, ils auraient également tué Robin et ses deux filles.
Elles en voulurent silencieusement à leur père de leur mentir, mais jamais elles ne lui avouèrent qu’elles savaient la vérité. Mais ce qu’elles ignoraient, c’était pourquoi leur mère était partie.

Les temps furent alors durs. Gemma partit à Poudlard, et, déçue et désorientée par le départ de sa mère, seule à Poudlard, elle se renferma sur elle-même, préférant dessiner des croquis moroses, écrire des poèmes tristes, ou chanter des chansons à faire pleurer les pierres.
L’année suivante fut plus facile: elle retrouva un vieil ami d’enfance, Akhean, et malgré leur année de différence, ils devinrent les meilleurs amis du monde. Soudain plus enjouée d’avoir de la compagnie, la jeune fille essayait - parfois en vain - d’entrainer son ami dans les mauvais coups qu’elle aimait bien jouer aux autres élèves. Et spécialement à sa sœur qui arrivait tout juste.

Les années passèrent. Akhean et Gemma ne se quittait plus, Gemma et Mary ne semblaient même pas être sœurs vu le peu de temps qu’elles passaient ensemble; mais encore une fois, chacune d’elle défendait l’autre lorsque leurs Maisons respectives s’attaquait à l’une d’entre elle.
Leur père se fit vieux. Lorsque Gemma eut quinze ans, elle le surprit entrain de pleurer devant une lettre, à Noël, et elle le regarda la ranger. Incapable de voler elle-même les affaires personnelles de son père, elle demanda de l’aide à Mary qui se fit une joie d’aller récupérer la lettre. Elles la lurent dans un silence significatif.

« Robin, mon amour.
J’espère que tu ne m’en voudras pas de cette fuite. Mais les mangemorts me connaissent, de part mes articles dans la Gazette, et ils me recherchent; cependant, ils ignorent tout de ma situation familiale et maritale. Ainsi, pour vous protéger, les filles et toi, je préfère partir.
Ne pas voir nos deux magnifiques enfants grandir me brise le cœur, et ne pas pouvoir vieillir à tes côtés me déchire l’âme, mais sache que je reviendrai lorsque la guerre sera finie, et que nous pourrons enfin vivre côte à côte…
Avec tout mon amour,
Deb »

Les deux adolescentes furent choquées par cette lettre, et encore plus que leur père ne leur ait jamais avoué la vérité. Cependant, encore une fois pour ne pas le blesser, elles turent leur découverte.
Mary décida que leur mère était un hypocrite lâche et menteuse, et préféra s’occuper d’elle-même plutôt que d’une femme qui s’était enfuie.
Gemma, elle, ne vivait désormais que pour la retrouver…