Je suis née à Londres, il y a dix-sept ans de cela, un certain quinze avril. J’y ai vécu les quatre premières années de ma vie, paisiblement, avec mes deux parents aimant. Ces deux-là étant des sorciers, je baignais toute mon enfance dans la magie. Ce fut un peu avant la cinquième année de mon existence que le drame se produit. Ma grand-mère, une moldue, se fit assassiner par des mangemorts. Pourquoi? Juste à cause de ce racisme idéaliste stupide qu’ils idolâtrent. Mes parents, envahis par la tristesse, préférèrent quitter le lieu du décès de ma grand-mère pour partir à Bristol. Ce fut donc notre petite famille composée de mon père, ma mère, ma petite sœur âgée de seulement quelque mois et mon humble personne qui s’installa dans la ville.

Je m’y fis rapidement des amis. Mes parents refusèrent de m’envoyer à l’école moldue, décrétant que si je m’attachais à certains d’entre eux, je risquais de les perdre comme nous l’avions perdue. Mais j’étais têtue comme une mule; aussi étions nous une bande de cinq garnements soudés comme les doigts de la main! Un peu comme les trois mousquetaires, mais à cinq. Dont Tommy, qui était mon premier amour.
L’amitié était vraiment le seul point pour lequel je m’élevais contre mes parents. Aussi, souvent, devais-je voir mes amis en cachette. L’amitié est ce qu’il y a de plus important pour moi.

Mais ils finirent par accepter que je sois avec eux la grande majorité de mon temps, aussi voulurent-ils bien qu’ils viennent lorsque je fêtai mon onzième anniversaire. Tout se déroula comme je l’espérais. Jusqu’à ce que le drame se déroule à nouveau, me touchant au plus profond de mon être.
Ils débarquèrent. Quatre hommes cagoulés, en noir, à l’allure menaçante, brandissant des baguettes magiques. Mes parents tentèrent de nous défendre. Mais à deux contre quatre? Nous autres, cinq enfants terrifiés, ne pouvions rien faire, nous étions serrés les uns contre les autres, les doigts de Tommy entre les miens.
Du haut de mes onze ans, je savais ce qu’ils voulaient. Nous étions des sang-mêlés, au pire, nous ne les intéressions pas. Mais mes amis, eux, étaient des moldus… mes parents finirent assommés dans un coin de la maison, et moi, je courus jusque dans la chambre de ma petite sœur, suivie de près par mes amis. Mais soudain, tout devint noir.

Je me réveillai le lendemain, dans les draps blancs de Ste Mangouste. Mes parents étaient à mon chevet, mon père arborant une large balafre sur le front qui semblait cicatriser très vite, et ma mère dans le lit d’à côté, pendant qu’un guérisseur lui donnait une potion pour réparer les os de sa jambe cassée. Ma petite sœur allait bien.
Mon cœur battait à tout rompre, j’avais les mains moites, lorsque j’ai posé la question.
« Où sont-ils? Tommy, Hanna, Simon, George? »
Ils n’ont pas répondu tout de suite. Mon père m’a pris dans ses bras.
« Ma chérie, je suis tellement désolé… ils étaient là pour eux… pour nous punir d’être avec des moldus… »
Je crois que je n’avais jamais autant pleuré de ma vie.
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