Le matin. Je déteste le matin. Rien que de voir la tête fatiguée des élèves, ça m'épuise. Pourtant, moi je n'aie aucune difficulté à me lever tôt, je me couche tard mais j'arrive à trouver un équilibre. Bref, comme chaque matin, c'est dans la grande salle que je me réveille tranquillement parmi une foule de zombies occupés à prendre leur petit déjeuner. La plupart n'étaient sans doute pas pressé d'aller en cour, moi en revanche, je commençais ma journée avec un cours de potion, autant dire que j'avais hâte d'y aller. Je portais ma tasse de chocolat chaud à mes lèvres quand des hiboux arrivèrent de toutes part pour le courrier du matin. Un exemplaire de la gazette tomba devant moi accompagné d'une enveloppe portant mon nom et l'adresse de Poudlard. En soupirant, je posais ma tasse sur la table et pris l'enveloppe, la portant à hauteur de mon visage puis je l'ouvris. Aussitôt, une beuglante s'en échappa, sifflant de mécontentement.

"Sonjaaa... Snow ! Tu m'as désobéis! Une fois encore! Mais qu'est-ce qui a bien pu te passer par la tête jeune écervelée ?!"

La voix rauque et cinglante de Gorkan résonna dans toute la salle. Des élèves se tournèrent, des murmures s'élevèrent accompagnés de rires.

"Le message était pourtant clair, non ?! Tu devais rejoindre Wildfried à la gare de Préaulard. Et toi... toi... tu n'étais pas là !!! Wildfried t'as attendu plus de deux heures! Tout ce que tu devais faire c'était de lui remettre le paquet que je t'aie envoyé l'autre jour. "

La beuglante marqua une pause, s'agitant dans les airs, sifflant de plus belle.

"Je laisse passer pour cette fois ma fille... Mais la prochaine fois la punition laissera des marques..."

La beuglante frémit et se déchira d'elle-même, les morceaux de papiers s'éparpillant sur la gazette. D'un geste machinale, je repoussais les restes de la beuglante avant de prendre la gazette, l'ouvrant pour commencer ma lecture sagement. Une fois ma tasse finie, je me levais du banc en soupirant, ignorant les regards tournés vers moi et je m'éloignais de la table des Serdaigle, la gazette sous le bras. La journée commençait mal, très mal. Gorkan venait d'attiser ma colère, j'étais de mauvaise humeur et mon visage au trait dur et froid exprimait avec force mon mécontentement. Des élèves s'écartèrent sur mon passage, évitant mon regard. Sage décision. J'heurtai un élève, ce qui m'arracha une vague moue d'agacement. Je posais mon regard couleur d'acier sur lui et sifflait froidement.

"Hors de mon chemin, Serpentard."

Spoiler:

Il existe des inconscients... à qui j'aimerais couper la langue. Ce serpentard en faisait partit. L'insulte proférée à mon égard était de trop, Gorkan c'était déjà arrangé pour me mettre de mauvaise humeur alors cet avorton qui osait... Osait me parler, me traiter d'imbécile et ce, devant d'autres élèves, c'était la dernière chose à faire. Je m'étais figé en tendant ces mots, je ne fus pas la seule, les élèves proches de nous avaient même cessé de respirer, observant la scène avec une mine nerveuse. Lentement, je tournais la tête, toisant le serpentard d'un regard noir et méchant. Il faut croire que ma réputation me précède aux vues de sa réaction. Il s'excuse. Il prononce ce nom impi que je déteste par-dessus tout... Je pivote doucement, lui faisant face en le détaillant. Diable qu'il est petit... Ou bien je suis grande! C'est peut-être ça... J'avance vers lui doucement, le forçant à reculer jusqu'au mur, le coinçant contre celui-ci, l'empêchant de partir. Il doit savoir ce qui lui arrivera s'il tente quoi que soit, même la fuite. D'un geste lent, je sors ma baguette et appuie la pointe sous son menton, le forçant à relever le visage, mon corps quasiment collé au sien.

"Tu sais ce qu'on dit de la prudence . Qu'elle est la modestie des couards..."

La voix mielleuse était douce et pourtant glaciale. Un mélange redoutable qui faisait que mes proies ne savaient jamais sur quels pieds danser en ma compagnie.

"Je te conseille fortement de faire preuve de prudence à l'avenir."

Je détaillais son visage. Un joli minois pour un adolescent. Mais ce n'était pas suffisant pour m'atteindre. je réalisais que je ne connaissant pas ce garçon, j'appuyais un peu plus le bout de ma baguette contre sa gorge.

"Tout affront, mérite punition..."

Je réfléchis un instant, baissant le regard sur son cou. Je collais complètement mon corps au sien, mon souffle effleurant la peau de son menton. Je glissais ma main libre sous sa cape de sorcier, tâtant ses hanches, ses cuisses, cherchant où se trouvait sa baguette. Une fois que je la sentis sous mes doigts, je m'en emparais et reculais de quelques pas, la levant face à mon visage.

"C'est une bien jolie baguette..." je pris chacune de ses extrémités entre mes doigts et commençais à la tordre, le bois craquant faiblement. "maintenant dis-moi ton nom où je brise ta baguette." Mon ton était sans appel.