! Fiction écrite par mes soins, tous les droits me sont évidemment réservés !
! Merci de respecter mon travail et de ne pas le plagier !Personnage :
Hay LinLieu :
RueGenre :
DrameAuteur :
Alana. Réfugiée .
- Hay Lin ! Calme toi !
Celui qui criait ça, m'entourait de ses bras, retenant mes efforts désespérés pour me libérer et régler leurs comptes à ces gens. Des gens qui se considéraient comme mes amis et me dénigraient à tous loisirs.
- Lâche moi, la putain de ta mère ! Hurlais-je hors de moi.
Des échanges jaillissaient de tous côtés, comme des flèches vers une cible, leurs pointes dures et blessantes se fichant en moi.
Je m'en moquais. Je me le répétais, et ma rage grandissait. Ma tête ne pouvait plus contenir toute cette souffrance, mon corps se révoltait. Rien en moi ne m'obéissait plus. La peine m'aveuglait, créant une vague de fureur dévastatrice.
- Reprends toi, Lin. Tu te donnes en spectacle devant tout le monde, s'exclama une blonde siliconée.
Des amis ? C'est ce qu'ils se prétendaient être ? A cet instant, je les haïssais, ressentant les sentiments par à-coups, submergée d'images vives et de sons violents. Mon sang battant follement à mes tempes, mes poings exigeant quelque chose à atteindre, le plus fort possible.
- Lin ? Lin t'emmerde pauvre dinde. Tu es donc incapable de te souvenir d'un prénom qui ne comporte que six lettres ? Le prénom de la pauvre tarée qui fait tâche à tes côtés, tu te souviens ? Tes propres mots, nous le savons toutes les deux. Espèce de salope. Je vais te tuer ! Je vais tous vous tuer !Les mots sortaient de ma bouche , hurlements fous exprimant mon ressentis, se cognant les uns aux autres, embrouillant encore plus ma tête.
Une faille. Il y avait une faille. Mon assaillant ne tenait plus le coup, il ne tarderait plus à me lâcher. Une seule poussée, de toutes mes forces et j'atteindrais le but. Pouvoir me défouler sur leurs visages faux, leurs bouches écœurantes, dégoulinantes de mensonges baveux et de réconfort factice. De toutes mes forces, je me jetais contre le barrage de ces bras qui me retenaient et ils lâchèrent, me rendant ma liberté.
Aussitôt, je me jetais sur les personnes les plus proches, émettant des grognements en réponses à leurs hurlements effrayés. Pauvres imbéciles. Lâches. Faibles individus.
Cela créa une étrange mêlée, au milieu de laquelle je frappais tout ce qui bougeait. Il y avaient ceux qui tentaient de m'échappaient et ceux qui tentaient de me retenir, mais pour moi il n'y avait pas de différences. Je cognais, peu importe qui. Ceux qui n'avaient rien fait paieraient pour les autres. Après tout, ce genre de choses arrivaient tous les jours, partout dans le monde.
- Hay Lin ! Il suffit ! Enfin, reprend toi ! Cria un jeune homme roux.
- Tu ne vois pas qu'elle est complètement timbrée ? Ricana quelqu'un.
- La ferme ! Hurlais-je, tentant de retrouver un souffle de vie, épuisée de lutter.
La ferme, putain ! Pauvres cons ! Qu'est-ce que vous espériez ? Croyez-vous me comprendre ? Vous attendiez-vous à me voir respirer le calme et la sérénité ? Bande de connards finis ! Mes parents sont morts ! J'ai fermé ma gueule parce que je me suis entendu traiter d'emmerdeuse de rabat-joie ! Mes parents sont morts, putaiiin ! Cette fois les larmes coulaient sur mes joues, mes cris désespérés retentissants partout dans la rue. Faisant fuir les oiseaux venus là en paix. Le jeune homme qui m'avait retenu, m'attrapa par le bras, me forçant à me relever, tentant de me calmer.
- Mes parents sont morts, dis-je d'une voix éteinte qui sembla plus perçante à mes oreilles que mes hurlements précédents. Au vu du silence qui régnait, ce n'était pas seulement mon avis.
Vous tous. Vous m'aimiez, lorsque j'étais souriante et généreuse. Lorsque tout allait bien. Mais combien d'entre vous étaient là pour moi, après ? Combien ? Réfléchissez. Je ne vous souhaite pas de perdre qui que ce soit. Le plus dur c'est de se rendre compte que ceux sûr qui on comptait ne sont que des façades. Présentes mais vides. Et vous devenez comme eux. Physiquement présente, mentalement absente. Vous perdez la raison. Vous vous enfoncez. Pleurez de fatigue. Criez en silence, priant pour que quelqu'un remarque. Même si ce n'est qu'une seconde que ça ne va pas. Que vos sourires sont faux, que vous ne donnez plus votre avis, pas parce que vous n'êtes pas intéressés, mais parce que perdu dans votre peine, vous n'entendez plus ce qui se passe au dehors. Et parce qu'il n'y a personne à qui parler, vous vous battez, avec vous même d'abord. Et puis, comme un animal piqué par une abeille, vous vous retournez contre n'importe qui. Contre tout le monde, en fait. Et le monde ne pardonne pas. Le monde ne comprend pas. Il ne voit pas vos sourires faux parce qu'il est tellement habitués à en voir, il ne détecte pas votre douleur. Le monde ne pardonne pas. Mais je ne pardonne pas non plus. Le monde peut se détourner de moi, je m'en fous. Vous tous. Vous tous pouvez ne plus me regardez, ça ne changera rien à ma vie. Pour moi, vous n'existez plus. Vous ne m'intéressez plus. Je vous hais. Ma folie vous hait. Et par dessus tout, je vous emmerde, à un point que vous ne pouvez même pas imaginer.Le silence était de mise. Les derniers mots que ma voix basse avait prononcé semblaient avoir fait effet. Je ne savais plus vraiment qui j'étais. Une envie de vomir m'étreignait, et voir tous ces visages tournés vers moi l'accentuait. Je voulais rentrer. Titubant, je quittais la scène de ma folie, bousculant ceux qui ne s'écartaient pas. Sans un regard pour qui que ce soit. Sans écouter les chuchotements. Sans entendre les appels qui fusaient derrière moi. Dans mon monde, je m'abîmais. Encore une fois. Le refuge que je ne quittais plus. Fait de souvenirs de moi, de ma vie d'avant, de mes parents. De ceux qui avaient été ma vie. De ceux que je n'avais plus.
Un refuge de sons, violon, voix, rires ; de couleurs, bleu, vert, blond, brun, pâle, foncé, rouge, or, rose, blanc ; de paysages, neigeux et accidentés, fins et sablonneux, chaud et dur, acide et glacé ; d'odeurs, menthe, fraise, thym, citrouille, origan, chocolat, coriandre. Un refuge de souvenirs heureux et amusants. Un soutien comme il m'en fallait un.
. Fin .
So ? Review's ? Or not ?